Portrait d' Olivier Perrette Mauborgne
Olivier est avant tout un autodidacte de haut vol. A l’âge de 18 ans, il lui vient l’idée originale d’un bracelet-montre qu’il soumet au PDG de la maison Hermès. Jean-Louis Dumas Hermès confiera sa propre montre à l’atelier maroquinerie pour réaliser le premier prototype d’un modèle bicolore et bi-matière lequel sera commercialisé avec succès. Au contact de cette prestigieuse maison, Olivier Perrette Mauborgne prend conscience de la noblesse des matières. Très tôt, il intègre les valeurs du luxe et du bel ouvrage.
Le dessin est chez lui une chose infuse qui le dispense d’un apprentissage. Il vit intensément l’essor fantastique de la mode en étant recruté comme vendeur à l’ouverture de la première boutique de Jean Paul Gaultier. En 1993, il devient lauréat du concours du Festival international de mode de Hyères. Dès lors, il commence une carrière de styliste. C’est ainsi que j’ai fait sa rencontre lorsque je l’ai recruté pour une collaboration ponctuelle à l’époque où je dirigeais le bureau de style de la maison Paco Rabanne. De ce couturier hors normes, il retiendra l’audace. Ce passage dans l’univers de la Haute couture l’a familiarisé avec la notion de sur-mesure. C’est aux côtés du créateur Philippe Model qu’il apprend à dessiner des souliers et qu’il s’initie à l’évidence de la couleur. De chaque expérience professionnelle il a tiré le meilleur enseignement. Au début des années 2000, il se tourne vers l’univers de la décoration. Aujourd’hui, on peut apprécier ce parcours remarquable dont j’ai été le témoin. Architecte d’intérieur et décorateur confirmé, il est à présent recherché pour son expertise pointue qu’il dispense à la télévision dans l’émission de Stéphane Plaza sur M6 ou dans une conférence sur le numérique au salon Maisons et Objets.

Son esprit non formaté et non assujetti à un carcan scolaire est une véritable aubaine qui fait de lui un outsider vainqueur. Fort de son univers, ses sources sont aussi diverses que le génie des maîtres, l’architecture sacrée, les édifices de briques à la plasticité infinie, les harmonies chromatiques des tableaux anciens et contemporains, l’œuvre d’Yves Klein, la force de la nature répercutée dans le paysage urbain, le dialogue entre les époques, les styles et les cultures.
Sa passion et sa pratique de la photographie lui font prendre conscience de l’importance de la lumière tout en aiguisant son souci du détail et du pittoresque. A chaque chantier qui lui est confié, il s’attache toujours à retrouver l’esprit du lieu et à le mettre en valeur. Il lui arrive parfois de faire des découvertes inespérées comme cette fenêtre du XVIIIème dissimulée derrière une cabine de douche galerie Vivienne ou ce plâtre de la même époque, œuvre de Georges Diebolt occulté par des doublages ou encore cet exceptionnel parquet ancien aux lattes surdimensionnées découvert sous un carrelage dans une maison en Allemagne.
Pour lui, il n’y a pas de sous projet. Il mettra en œuvre la même concentration qu’il s’agisse d’une chambre de bonne ou d’un hôtel particulier. Outre la ruse évidente des miroirs, Il est d’ailleurs saisissant de voir les ressources d’ingéniosité et de créativité qu’il déploie pour optimiser chaque parcelle d’un petit espace. Étonnamment, on est confronté à une réalité augmentée car il ose des choses que l’on n’imaginerait a priori que dans de grands espaces comme un loft. Cet esprit de liberté défiant le sens commun ne fait que renforcer sa singularité.
Dans ses réalisations, la couleur est toujours dosée, ciblée et décapante. Le bleu outremer semble une couleur fétiche qu’il utilise avec brio comme un hommage à Yves Klein. Les papiers peints très choisis et jamais mièvres, qu’ils soient figuratifs ou graphiques sont un atout précieux pour réinventer un lieu.
Sa courtoisie et sa qualité d’écoute fluidifient ses échanges avec les fournisseurs, les artisans et les clients. C’est par une persuasion nourrie d’arguments concrets qu’il parvient à finaliser des projets qui portent la signature de son goût.
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